Grève à l’établissement Saint Pierre de Bourg en Bresse

samedi 1er octobre 2022


Le lycée Saint Pierre de Bourg en Bresse (Ain) fait partie d’un établissement regroupant, environ, 3000 élèves. Il y a 3 ans, la directrice du lycée a pris sa retraite. Un directeur est venu lui succéder pour la fonction de direction coordination de tout l’établissement et plus spécifiquement du lycée.
Très vite, des personnes ont été en grande souffrance à cause de ses pratiques managériales souvent violentes. En majorité des enseignants, mais aussi des salariés OGEC dont certains ont été sanctionnés (avertissement, renvoi).
Le CSE essaye plusieurs fois d’alerter la direction sans succès. En octobre, nous déposons (une collègue FO et moi) un droit d’alerte pour risques psychosociaux. La procédure oblige la direction à diligenter une enquête. Mais, dans un premier temps, elle essaye de minimiser les causes de ce droit d’alerte. Puis, elle n’a de cesse de nous demander les noms et témoignages des personnes en souffrance. Ce qui nous était impossible, nous nous devions de préserver l’anonymat des personnes qui c’étaient confiées à nous. Nous essayons de l’orienter vers une enquête externe, sans succès.
Face à cette impasse, nous votons en CSE, une enquête pour risque grave. La direction conteste au tribunal sous prétexte que le juge aura un regard impartial. Le risque grave étant difficile à prouver et demandant, encore une fois la divulgation des témoignages, nous préférons abandonner.
Nous nous dirigeons alors vers une enquête externe pour risques psychosociaux prise en charge par le CSE. L’expert, mène une enquête en lien avec le CSE à laquelle plus de 70% des personnes travaillant au lycée répondent. Un questionnaire en ligne et des entretiens avec ceux et celles qui le demandent. Un rapport de 40 pages est alors exposé par l’expert lors d’une réunion CSE. Il se termine par des préconisations demandées par les enseignants et par l’expert. La procédure demande que la direction réponde, par écrit, à ces préconisations à la réunion suivante.
Entre temps, un enseignant proche de la direction, qui était membre élu du CSE mais a démissionné, envoie à tout l’établissement une lettre dans laquelle il attaque les méthodes employées par le CSE et remet en cause le rapport.
A la dernière réunion CSE, la direction se sert de cette lettre pour balayer les préconisations sans nous donner aucun document.
A tout cela s’ajoute un incident, mettant en cause un enseignant, qui met le feu au poudre. Nous déposons un préavis de grève. Ce mouvement était suivi par les ¾ des enseignants titulaires. La presse était là et a relayé l’information sur France 3 et sur le Progrès.
Le matin, nous sommes reçus par la DSDEN (responsable de l’enseignement privé et DRH) et le directeur diocésain. Deux heures et demi de discussion sans être écoutés : il s’agit pour le rectorat de « maladresses » du directeur. Il faut lui donner une seconde chance. Les propositions qui nous sont faites ne résolvent rien. En fin d’après-midi, toutes les personnes travaillant au lycée sont reçues par le directeur diocésain. Celui-ci écoute les différents témoignages. Il assure que dès la rentrée des vacances de Pâques, le directeur sera accompagné. Il s’engage à venir en personne en attendant de trouver quelqu’un.
C’est donc une victoire en demi-teinte. Nous demandions le départ de ce directeur. Directeur qui était en poste à Tarbes, où il y a eu des problèmes suffisamment importants pour qu’il soit déplacé. C’est une politique de l’enseignement privé catholique de déplacer les chefs. politique qui se vérifie encore à la fin de cette année scolaire. Ce directeur obtient une "promotion" dans un grand établissement jésuite de Reims.
Jeanne Lapeyre

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